Le départ des forces armées occidentales, puis l’écrasement des forces afghanes et la reprise de Kaboul par les Talibans, le 15 août dernier se sont accompagnés d’images de massacre et d’actes de désespoir qui nous ont, à tou.tes, soulevé le cœur. Aux vidéos de personnes prêtes à mourir en tentant de fuir le pays, se sont ajoutées celle des tueries quand les habitant.es entendaient résister au retour des Talibans. 

Face à ces visions dramatiques, Macron chasse à nouveau sur le terrain de l’extrême-droite en s’exprimant uniquement sur les risques de « flux migratoires irréguliers » face auxquels il faudrait « se protéger ». Il attise encore les braises du racisme, transformant ainsi en menace des réfugié.es fuyant la guerre et la misère.

La position de l’État français est donc claire : il n’y aura pour les exilé.es qui parviendront à atteindre l’Europe que la politique de tri, de fichage, de suspicion et de maltraitance institutionnelle menée jusqu’à aujourd’hui. Cette politique engendre des campements de fortune, des brutalités policières, des traumatismes psychiques, et ajoute à la violence de la guerre et de l’exil celle de l’exclusion et du rejet.

Face au retour de l’obscurantisme et du totalitarisme intégriste

Le retour des Talibans annonce, pour les Afghan.es, de nouvelles années de guerre civile,  notamment pour toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui dans le viseur de ce pouvoir ultra-réactionnaire. Dans ce contexte, le sort des femmes Afghanes est évidemment préoccupant. Nombreuses des mesures que défendent les talibans, sont réactionnaires, meurtrières et conservatrices à l’égard des femmes. Rien ne légitime ni n’efface les atrocités que les talibans ont commis et commettent mais l’Afghanistan ne se résume pas aux talibans, ni à la religion musulmane, et nombre d’afghans rejettent le régime des talibans. Preuve en est, les mobilisations de rue se multiplient contre leur accès au pouvoir et les Afghan.es font face.

Que cessent les guerres impérialistes

La position adoptée par l’État français est bien évidemment insoutenable parce qu’elle revient à occulter la responsabilité directe de l’impérialisme occidental ; des États-Unis – qui tente depuis vingt ans de contrôler l’Afghanistan – mais aussi de la France et du Royaume-Uni ainsi que de l’Union Européenne et de l’OTAN au Moyen-Orient depuis plusieurs décennies.

Cette guerre impérialiste, menée pour des intérêts économiques sous couvert de lutte contre la terreur, pour la démocratie et pour le droit des femmes aura, en réalité, eu pour conséquences la torture de prisonniers, des dizaines de milliers de mort.es, des villages bombardés faisant d’innombrables pertes civiles. Les femmes, quant à elles, ont subies les viols perpétrés par les soldats occidentaux.

Le bilan humain de ces ingérences impérialistes dans la vie des peuples Afghans est catastrophique et les méthodes n’en sont pas moins barbares.

Tout ceci tend à démontrer que l’interventionnisme occidental fait partie du problème et non de la solution et revient  à nier l’indépendance des Afghan.es, seules aptes à mener la lutte contre les monstres du totalitarisme intégriste qui se renforcent dans les entrailles des guerres impérialistes. 

Plus que jamais l’Union Communiste Libertaire appelle à ce que cessent les guerres impérialistes menées par la France, à l’ouverture inconditionnelle des frontières aux exilé.es afghan.es et à toutes les personnes qui fuient les guerres et les conséquences du capitalisme sous toutes leurs formes. Nous revendiquons l’arrêt de l’application du règlement Dublin, et une politique d’accueil et d’hospitalité réelle. 

Quant à nous, opposons au cynisme de ceux qui nous gouvernent une réelle solidarité internationale entre les peuples. Par tous les moyens en notre pouvoir : hébergement solidaire, aide juridique, mobilisations dans la rue, soutien à l’auto-organisation des exilé.es ici; et aux Afghan.es qui luttent pour leur émancipation là-bas.